Le mot du président
Chacun doit évaluer son “cheptel” avec attention. Que l’on ait à sa charge 10 ou 1000 colonies
d’abeilles, l’obligation de rigueur doit être la même.
Un rucher bien suivi génère une externalité positive considérable via la pollinisation de son
environnement (voir l’exemple de double externalité sur la page Wikipédia en cliquant sur le lien.
A l’inverse, l’environnement, généralement perçu comme un réservoir de ressources
naturelles peut aussi être hostile et délétère pour les colonies d’abeilles. Dans le domaine
sanitaire, l’exposition à la loque américaine (Paenibacillus larvae) en est un exemple. Autant
considérer d’ailleurs avec humilité qu’il s’agit d’un risque perpétuel. Il ne faudrait pas basculer
dans l’ambition totalitaire de désinfection globale et de maîtrise de l’environnement.
Observez vos colonies en période de développement du couvain. En cas de suspicion de
maladie, retirez les cadres de couvain douteux et brûlez-les. Supprimez la reine et interdisez
un remérage issu de cette lignée. Introduisez une nouvelle reine issue d’une lignée résistante.
L’alternative plus brutale mais néanmoins recevable consiste à brûler l’ensemble de la ruche.
C’est à chacun de décider ce qui vaut la peine d’être conservé.
Gérard Schiro
Le mot du président
Dans le domaine sanitaire, voilà le sujet qui est la préoccupation majeure pour l’Apiculture. C’est une pandémie. Elle s’est installée inexorablement sur la planète durant le 20° siècle. Il faut s’en préoccuper en permanence.
Il n’est, ni suffisant, ni raisonnable de compter aujourd’hui sur un caractère de tolérance ou de résistance de l’Abeille Mellifère à la varroase.
Je reviens sur ce point à la fin du texte.
Même si l’infestation peut provenir tout au long de l’année du fait de l’environnement du rucher (une colonie naturelle isolée, un rucher oublié, mal ou pas traité à proximité). Même si la recontamination environnementale est toujours plausible, soyez persuadés, qu’en fin de saison, le vecteur de contamination principal vient de chez nous (de notre propre rucher).
Le Varroa se reproduit dans notre cheptel durant la saison parce que nous lui offrons les conditions idéales.
Avec maintenant un recul de plus de 40 ans en France, on connaît bien les fondamentaux d’une efficacité thérapeutique :
- Un principe actif efficace
- Une application durant une période sans couvain.
- Et une durée d’application suffisamment longue pour se préserver des réinfestations perpétuelles.
Mais les acariens ne sont qu’un prodrome, un signe avant coureur de l’effet des virus induits.
Nous savons depuis toujours que c’est cela la difficulté majeure.
Les virus s’installent et perdurent, ils sont insensibles et hors de portée.
C’est pour cette raison que l’on doit avoir l’exigence d’une maîtrise très forte de l’infestation. Il faut toujours veiller à maintenir un seuil d’infestation Varroa très bas. Quelle que soit la période de l’année.
Mais si nous avons subi, en spectateur démuni, l’expansion mondiale de l’acarien, soyons optimistes. Il n’est pas exclu de constater un retournement de situation durant les années ou les siècles prochains !
D’ici là, nous avons le privilège d’être spectateurs et auditeurs des recherches.
Merci à ceux qui sont acteurs dans cette démarche fondamentale, prometteuse, mais probablement d’une échéance lointaine.
Gérard Schiro