Historique

Au commencement, lorsque le sanitaire apicole était de la compétence des pouvoirs publics sous l’autorité locale de la Direction Départementale des Services Vétérinaires, l’ambition nationale était, de repertorier, de décrire et de traiter toutes les maladies des abeilles, toutes les Parasitoses, toutes les affections sans intermédiaire privé. Directement entre les services décentralisés de l’état et les possesseurs de ruches.

Cette ambition insoutenable sur le terrain a rapidement favorisé un partenariat étroit entre l’administration et les praticiens les plus avertis. D’abord les apiculteurs mais aussi les vétérinaires liberaux et plus récemment les officines de pharmacie.

J’ai le souvenir de solides relations humaines et d’admiration réciproque entre représentants de l’autorité publique et apiculteurs.

A l’époque, où le manque de médicament était criant, les vétérinaires et l’administration facilitaient et favorisaient l’utilisation pour l4apiculture des médicaments déjà présents dans la pharmacopée pour soigner d’autres espèces. Toutes les expériences étaient bonnes à prendre. Elles suscitaient autant d’espoirs que d’émulations, dans des réunions apicoles souvent enflammées.

Cela n’est pas aussi simple aujourd’hui. Les choses ont progressivement évolué.

Les effets secondaires des médicaments, le principe de précaution, entre autres considérations, ont pris le pas en posant les limites à ne pas franchir.

L’état a entériné le fait qu’il ne pouvait pas tout, qu’il devait mettre des limites et solliciter toutes les compétences pour une mission qui n’a cessé de dévoiler sa complexité.

Il a progressivement délégué des responsabilités autrefois considérées de service public. D’abord vers les vétérinaires liberaux, puis vers les groupes d’éleveurs.

Progressivement, les Groupements Sanitaires departementaux se sont trouvés investis de missions complexes hors de portée.

Ici, face à ce constat, nous avons trouvé une voie honorable. Celle d’une ambition réaliste, pragmatique et soutenable.

D’une part, s’appuyer sur les procédures institutionnelles, les médicaments avec autorisation de mise sur le marché et d’autre part puiser dans les ressources internationales mobilisables grâce à la générosité et au partage des connaissances.

Cette approche nous a amené à nous centrer sur l’essentiel.

La lutte contre la varroase, cette pandémie qui est arrivée chez nous au début des années 80.

Les autres pathologies, toutes orphelines de traitement homologué, sont renvoyées vers une gestion associant prophylaxie et sélection de lignées tolérantes ou resistantes.

Nous avons aussi mobilisé nos capacités d’investigation pour écarter tous les dossiers chronophages qui ne méritent pas de considération.

Si l’on considère maintenant uniquement la période 1989/2020, celle qui correspond au vécu du GDSA65…

Durant la période concernée, l’effectif des adhérents oscillera entre 150 et 250 possesseurs de ruches, toujours largement représentatifs de l’existant. 

Au-delà de de la cohésion de groupe, de la diffusion des connaissances et des réglementations, le GDSA permet l’inventaire, la confrontation et l’évaluation des pratiques apicoles locales sur près de 20000 ruches.

Cette expertise est riche et précieuse. C’est une observation perpétuelle du terrain local, de prodromes et de symptômes qui forgent une connaissance très spécialisée.

Cet audit permanent permet une action réactive et efficiente.

Le cœur de notre action s’est concentré sur l’approvisionnement et la rétrocession des produits de lutte contre la varroase.

Nous avons aussi adapté un dispositif pour la destruction des nids de frelons asiatiques que nous avons mis à disposition gratuitement . Depuis 2012, plusieurs centaines de nids ont ainsi été détruits de manière ciblee, pour un coût négligeable dans le strict respect de l’environnement .

Gérard Schiro, novembre 2020.